La Faculté d’Architecture La Cambre Horta organise le 19 septembre une journée d’étude intitulée « Esprit du temps et idéologie du développement ».
De 1984 à 2003, les Stages DAC/AUD ont rassemblé à la Cambre une vingtaine de professionnels de la gestion urbaine venus d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie. La journée d’étude visera à opérer un retour sur les idéologies et référentiels véhicules par ces Stages et leur actualité.
A cette occasion, Halimatou Mama Awal participera à la table-ronde « Former et échanger » à 14h et donnera une conférence à 18h30 sur la thématique « Construire le vivre ensemble du XXIe siècle à partir de l’expérience des territoires d’Afrique subsaharienne ».
Résumé de la conférence
A partir de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, nous construisons l’idée de Métropole-village(s) comme cadre conceptuel pour le projet de modalités du vivre ensemble au XXIe siècle. La ville-village est une expression reconnue par les habitants des villes d’Afrique sub-saharienne. Ouagadougou, grande ville du XXIe siècle, garde au quotidien la poésie villageoise. Quelles sont les caractéristiques de la ville-village qui permettent ce changement d’échelle du village à la ville sans en perdre la poésie ? Et comment changer encore d’échelle au XXIe siècle pour ne toujours pas perdre la poésie de la vie villageoise ?
Plus précisément, comment faire naître le cadre d’une pensée architecturale capable de penser les conditions de vie liées à la grande échelle, aux caractéristiques du territoire de son histoire, de sa géographie, de son climat, jusqu’à l’échelle de l’organisation de la vie familiale ? Cela nécessite tout d’abord d’explorer la complexité contemporaine avec un regard positif. Ce qui signifie que les situations considérées comme antagonistes, formel-informel, centre-périphérie, moderne-traditionnel, ne sont plus vues comme des apories mais comme des dialectiques qui donnent lieu à une fertilité territoriale constituée d’un entrelacement d’histoires vécues, histoires des habitants, croisées avec les actions des transformations urbaines institutionnelles. Ces histoires multiples révèlent des superpositions des modes d’habiter qui se complètent – une diversité qui coexiste – créant de nouveaux matériaux, bâtissant de nouveaux rapports entre culture et nature à considérer dans le souci commun de la planète commune, unique.